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Tensions et émotion après la mort de Naël, tué par la police à Nanterre
Tensions et émotion après la mort de Naël, tué par la police à Nanterre / Photo: Zakaria ABDELKAFI - AFP

Tensions et émotion après la mort de Naël, tué par la police à Nanterre

Les autorités ont appelé au calme mercredi après une nuit de violences urbaines en région parisienne, notamment à Nanterre, où Naël, 17 ans, a été tué par la police après un refus d'obtempérer, suscitant des réactions jusqu'à la star du foot Kylian Mbappé.

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Le président Emmanuel Macron a fait part de son "émotion" en Conseil des ministres, à l'issue duquel le porte-parole du gouvernement a lancé un "appel au calme".

"J'appelle au calme et à la vérité de l'enquête judiciaire", avait également déclaré plus tôt Gérald Darmanin.

Le ministre de l'Intérieur a annoncé une réunion de sécurité à Beauvau en début d'après-midi, où doit être validée la mobilisation de 2.000 policiers et gendarmes à Paris et sa petite couronne.

La nuit dernière, 1.200 policiers et gendarmes ont été mobilisés, dont 350 dans les Hauts-de-Seine.

Les affrontements, qui ont commencé dès la fin d'après-midi, se sont terminés vers 3H30 du matin, et se sont étendus à plusieurs autres communes des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. A Mantes-la-Jolie (Yvelines), la mairie de quartier du Val-Fourré a été incendiée.

Quelques troubles et actes de vandalisme ont également été constatés en province, à Mulhouse, Dijon ou Bordeaux, selon une source policière.

Au total, 31 personnes ont été interpellées en France, 24 forces de l'ordre blessées légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, selon le ministère de l'Intérieur.

- "Mal à ma France" -

Cette affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.

Elle a ému jusqu'au footballeur vedette du PSG et capitaine des Bleus, Kylian Mbappé. "J'ai mal à ma France. Une situation inacceptable. Toutes mes pensées vont pour les proches et la famille de Naël, ce petit ange parti beaucoup trop tôt", a écrit le joueur sur son compte Twitter.

Un autre international français, le défenseur du FC Barcelone Jules Koundé, a également réagi, mardi soir: "un jeune homme de 17 ans abattu à bout portant par un policier pour un refus d’obtempérer lors d’un contrôle. Telle est la réalité de la situation et elle est dramatique".

"Qu'une justice digne de ce nom honore la mémoire de cet enfant", a également tweeté l'acteur Omar Sy.

Les faits se sont produits mardi matin près de la station de RER Nanterre-Préfecture.

Dans un premier temps, des sources policières ont affirmé qu'un véhicule avait foncé sur deux motards de police.

Mais une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, authentifiée par l'AFP, a montré qu'un des deux policiers tenait le conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré. "Des images extrêmement choquantes", a commenté Gérald Darmanin.

Dans la vidéo, on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier.

Naël M. est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax.

- "Américanisation"-

Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, a été placé en garde à vue pour homicide volontaire, dans le cadre de l'enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale. "C'est un brigadier de police aguerri, qui avait la confiance de sa hiérarchie", a dit sur Cnews le préfet de police Laurent Nunez.

"Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues contre lui", a annoncé Gérald Darmanin.

Le drame a également provoqué de nombreuses réactions sur la scène politique.

"La peine de mort n'existe plus en France. Aucun policier n'a le droit de tuer sauf légitime défense", a tweeté mardi le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

"Ce que je vois dans cette vidéo, c'est un gamin de 17 ans qui est exécuté en France, en 2023, sur la voie publique, par un policier", a déclaré sur Sud Radio la cheffe d'EELV Marine Tondelier, déplorant "une américanisation de la police".

Mal à l'aise, les représentants du RN Jordan Bardella et Sébastien Chenu ont invoqué "un drame", une "tragédie" et demandé à respecter "le temps de l'enquête", ainsi que "la présomption d'innocence".

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