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Sarkozy, le boulimique de politique de plus en plus entravé par la justice
Sarkozy, le boulimique de politique de plus en plus entravé par la justice / Photo: Anne-Christine POUJOULAT - AFP/Archives

Sarkozy, le boulimique de politique de plus en plus entravé par la justice

L'ex-président français Nicolas Sarkozy, condamné mercredi à un an de prison ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes, est un boulimique de la politique resté une référence pour la droite malgré ses interminables ennuis judiciaires.

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Son avocate a annoncé son intention de "former un pourvoi en cassation", suspensif des peines prononcées mercredi, soit trois ans de prison dont deux avec sursis et trois ans de privation de ses droits civiques.

L'ancien homme fort de la droite avait déjà été condamné à un an de prison ferme en septembre 2021 pour financement illégal de sa campagne en 2012. Le procès en appel dans cette affaire dite "Bygmalion" est prévu à l'automne.

A cette litanie, la menace d'un nouveau procès retentissant, encore un, vient de s'ajouter. Le parquet a requis jeudi son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Premier ex-président condamné à de la prison ferme, Nicolas Sarkozy, 68 ans, l'assure: "je suis habitué à subir ce harcèlement depuis dix ans".

S'il échoue en cassation, il n'ira pas derrière les barreaux mais devra porter un bracelet électronique, une terrible humiliation.

Celui que les Français surnomment "Sarko", et dont la présidence fut marquée par une ligne dure sur la sécurité et l'immigration, avait juré qu'on "n'entendrait plus parler de lui", après sa défaite de 2012 face au socialiste François Hollande.

Ses démêlés judiciaires, sa vie médiatique avec l'ex-mannequin franco-italienne et chanteuse Carla Bruni, épousée en 2008, ont fait mentir cette prédiction, tout comme sa popularité toujours forte à droite de l'échiquier politique.

Malgré sa défaite sans appel au premier tour de la primaire de la droite de 2016, son évocation dans les meetings des Républicains continue de déclencher des tonnerres d'applaudissements et ses livres se vendent comme des petits pains.

- "Petit Français de sang-mêlé" -

Ce "petit Français de sang-mêlé" (père hongrois, grand-père maternel juif grec) - selon son expression de la campagne victorieuse de 2007 - n'a que 28 ans lorsqu'il s'empare en 1983 de la mairie de Neuilly-sur-Seine.

Doté d'un enthousiasme communicatif, d'une fougue verbale liée à une gestuelle débridée, M. Sarkozy a eu, tout au long de sa carrière politique (maire, député, ministre, président de parti, chef de l'État), le don de se faire autant aimer des uns que détester des autres.

Un temps exclu du jeu à droite, il redevient incontournable pour la réélection de Jacques Chirac à la présidentielle de 2002, avant de défier ce dernier depuis les rangs du gouvernement, comme très populaire ministre de l'Intérieur, et de s'ouvrir les portes de l'Élysée en 2007.

"Président bling-bling" pour certains, gestionnaire habile de la crise financière de 2008 pour d'autres, il sera le premier président depuis Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981) à être battu en sollicitant un second mandat en 2012.

- "Me rendre indispensable" -

Mais les luttes fratricides à droite lui ouvrent la voie vers un premier retour. Dès 2013, un "Sarkothon" permet d'engranger 11 millions d'euros pour compenser l'invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel.

"Moi, j'ai un lien particulier avec les Français. Il peut se distendre, il peut se retendre, mais il existe", affirmait-il en 2013. En 2017, il est écarté par les militants LR d'une nouvelle course à l'Élysée par son ancien Premier ministre François Fillon.

Mais l'ancien président reste une figure incontournable, et tout aspirant à de hautes fonctions à droite tente de demeurer dans ses petits papiers.

Il affiche une entente cordiale avec Emmanuel Macron qu'il rencontre régulièrement et lui apporte son soutien public sur certains dossiers. Il est même favorable à ce que sa famille politique passe un contrat de gouvernement avec l'actuel président.

"Les tempêtes sont dans ma nature et constituent mon identité", affirmait l'ancien président dans son ouvrage "le Temps des tempêtes", en assurant: "J'ai toujours essayé de me rendre indispensable partout où je me trouvais".

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