The Hong Kong Telegraph - Russie: jugement attendu pour l'opposant Kara-Mourza, qui risque 25 ans de prison

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Russie: jugement attendu pour l'opposant Kara-Mourza, qui risque 25 ans de prison
Russie: jugement attendu pour l'opposant Kara-Mourza, qui risque 25 ans de prison / Photo: NATALIA KOLESNIKOVA - AFP/Archives

Russie: jugement attendu pour l'opposant Kara-Mourza, qui risque 25 ans de prison

Un tribunal russe doit se prononcer lundi sur le sort de l'opposant Vladimir Kara-Mourza, accusé notamment de haute trahison, qui encourt 25 ans de prison dans une affaire emblématique de la répression tous azimuts en Russie.

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M. Kara-Mourza, proche de l'opposant de premier plan Boris Nemtsov assassiné en 2015, était l'un des derniers critiques du Kremlin à ne pas être derrière les barreaux ou exilé à l'étranger. Son procès se déroule à huis clos.

Opposant de longue date au président Vladimir Poutine, il est visé par trois graves accusations: "haute trahison", diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe et travail illégal pour une organisation "indésirable".

Le Parquet a requis 25 ans de prison contre cet homme de 41 ans, soit la peine cumulée la plus lourde qu'il encourait pour ces accusations.

Lors de ses dernières déclarations le 10 avril, Vladimir Kara-Mourza s'était dit "fier" de son engagement politique: "Non seulement je ne me repens pas de tout cela, mais j'en suis fier", avait-il lancé selon des propos publiés par le journaliste Alexeï Venediktov.

"Je sais aussi qu'un jour viendra où les ténèbres qui recouvrent notre pays se dissiperont (...) quand ceux qui ont instigué et déclenché cette guerre (en Ukraine) seront qualifiés de criminels, et non ceux qui ont essayé de l'arrêter", avait encore dit l'opposant.

En détention provisoire depuis avril 2022, M. Kara-Mourza a failli mourir après avoir été, selon lui, empoisonné à deux reprises, en 2015 et 2017, des tentatives d'assassinat qu'il attribue au pouvoir russe.

Selon son avocat Vadim Prokhorov, l'opposant souffre de polyneuropathie et de pathologie neuromusculaire, conséquence des deux empoisonnements.

- Prison ou exil -

Selon l'agence de presse russe TASS, l'opposant, qui a été déclaré "agent de l'étranger" par les autorités, est accusé de "haute trahison" pour avoir critiqué le pouvoir dans des interventions publiques en Occident.

M. Kara-Mourza a notamment plaidé aux Etats-Unis, en Europe et au Canada pour l'adoption de sanctions contre les responsables russes se rendant coupable de graves violations des droits humains, à l'instar de la "loi Magnitski" votée en 2012.

L'opposant a aussi travaillé pour l'organisation "Open Russia" de l'ex-oligarque en exil et détracteur du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, déclarée "indésirable" par les autorités russes en 2017.

Le chef d'accusation de diffusion de "fausses informations" sur l'armée s'appuie quant à lui sur un amendement introduit après le déclenchement de l'offensive contre l'Ukraine, qui permet de réprimer toute information considérée comme mensongère par les autorités.

Ces dernières années, la quasi totalité des opposants russes ont été condamnés à de lourdes peines de prison ou ont dû fuir le pays.

Le plus connu, le militant anti-corruption Alexeï Navalny, purge une peine de neuf ans de privation de liberté pour fraude, une affaire largement vue comme étant politique. Il avait été arrêté en 2021 à son retour en Russie, après s'être remis d'un empoisonnement dont il accuse le Kremlin.

Son avocat Vadim Kobzev s'était inquiété début avril que l'opposant de 46 ans souffre d'une "maladie inconnu" pour laquelle il est laissé "sans soins" par les autorités pénitentiaires.

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